Dans certains quartiers, les sapeurs-pompiers sont de plus en plus pris pour cibles de violences urbaines. Après l'évenement qui a suscité l'indignation, lors d'une intervention à Grenoble (Article du 13 Novembre), c'est une agression autant spectaculaire qu'incroyable qui s'est déroulé à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines. Retour sur un fait incompréhensible...
Trop c'est trop ! Les pompiers n'en peuvent plus d'être pris pour cibles par les bandes. [...] L'événement qui a mis le feu aux poudres est l'attaque de la caserne de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Un fait divers « occulté », à leurs yeux, et qui traduit, disent-ils, une dégradation significative du climat dans les quartiers sensibles.
« Jusqu'alors, alerte un pompier local, nous étions visés par des jets de projectiles lors de nos interventions au pied des barres, mais à Chanteloup, ce n'est plus un simple caillassage. C'est un assaut en règle que nous avons subi, le premier du genre, mené par une horde d'individus ivres de haine. » Ces débordements seraient consécutifs à une opération de police réalisée, ce soir-là, contre le trafic de drogue, dans la cité toute proche du quartier de La Noé. Une action de représailles de la pègre locale, en somme. « D'autant plus inadmissible qu'elle était dirigée contre des pompiers au seul motif qu'ils portent un uniforme », s'indigne Thierry Gerber, expert en sécurité auprès de la CGT.
« Il a fallu se barricader »
« Les gars ont eu vraiment peur », raconte l'un des porte-parole des pompiers de Chanteloup-les-Vignes. « Les voyous des immeubles voisins sont arrivés à quarante, capuche sur la tête et écharpe nouée sur le visage pour ne pas être reconnus », raconte un soldat du feu. « Il y a trois ans, une poignée d'imbéciles avait bien brûlé une ambulance sur le parking, mais là, comme un commando, ils nous ont attaqués de tous côtés, à coups de pavés, de boules de pétanque et de cocktails Molotov », poursuit-il.
La petite douzaine de soldats du feu qui occupent cette caserne, imbriquée dans la cité, se croyait protégée par ses hauts murs et son portail métallique bien verrouillé. « Mais sous la pluie de projectiles, il a fallu se barricader », se souvient l'un d'eux. Les voyous tentaient d'empêcher les pompiers d'éteindre les cocktails Molotov qui s'enflammaient dans la cour. Chanteloup est l'une des rares casernes à disposer de caméras de surveillance. Mais en milieu hostile, leur effet dissuasif reste visiblement limité.
Cet « assaut » a été calmé par la police à l'aide de grenades lacrymogènes et de grenades de dispersion. Il n'y a eu aucun blessé, ni aucune interpellation...
Sources : www.lefigaro.fr
www.20minutes.fr
www.liberation.fr